Conférence : "Gustave Flaubert"

Du 13 Février 2020 14:30 jusqu'au 13 Février 2020 17:00
Posté par Super Utilisateur
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Vous trouverez les textes qui seront présentés ci dessous et au format Word imprimable en cliquant ici.

 

Gustave FLAUBERT 18216 1880     Textes

Texte n° 1 Description du jeune Gustave par son ami Du Camp.

«  Avec se peau blanche, légèrement rosée sur les joues, ses longs cheveux fins et flottants, sa haute stature large d’épaules, sa barbe abondante et d’un blond doré, ses yeux énormes couleur vert de mer, abrités sous des sourcils noirs, avec sa voix retentissante comme un son de trompette, ses gestes excessifs et son rire éclatant, il ressemblait aux jeunes chefs gaulois qui luttèrent contre les armées romaines. Gustave était un géant. Il avait dans les veines, par un de ses ascendants qui avait vécu au Canada, quelques gouttes de sang Iroquois dont il se montrait fier.»

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Texte N° 2 Lettre de Flaubert extrait

« Il y a en moi, littéralement parlant, deux bonhommes distincts : un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d’aigle, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l’idée ; un autre qui creuse et qui fouille le vrai tant qu’il peut, qui aime à accuser le petit fait aussi puissamment que le grand, qui voudrait vous faire sentir presque matériellement les choses qu’il reproduit. (1852)

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Texte n° 3 Lettre à Louise Collet

Aujourd’hui, disait-il, en écrivant Madame Bovary, j’ai été, homme, femme, amant maîtresse, je me suis promené à cheval, dans une forêt et j’étais les chevaux, les feuilles, le vent. Il avait à la bouche le goût de l’arsenic en décrivant l’empoissonnement d’Emma Bovary. Enfin il disait que : « toute œuvre vraie porte en elle-même son enseignement et si le lecteur ne tire pas d’un livre, la morale qui doit s’y trouver, c’est que le lecteur est un imbécile ou que le livre est faux. »

 TEXTE N° 4       La lettre d’adieu…

Madame,

J’ai appris que vous vous étiez donné la peine de venir, hier, dans la soirée, trois fois chez moi. Je n’y étais pas. Et dans la crainte des avanies qu’une telle persistance de votre part pourrait vous attirer de la mienne, le savoir-vivre m’engage à vous prévenir : que je n’y serai jamais.

J’ai l’honneur de vous saluer. G.F.

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Texte n° 5 Court résumé de Madame Bovary.

Emma Rouault, fille de fermier, a épousé Charles Bovary, officier de santé. Très vite elle s’ennuie, trouve insupportable la médiocrité de son mari. La vie qu’elle mène ne correspond pas aux images de bonheur, entrevues à travers ses romans. La jeune femme s’abandonne à une passion exaltée pour un hobereau du voisinage : « Rodolphe ». Le séducteur, effrayé par la violence de la passion qu’elle éprouve, l’abandonne. Emma s’entiche alors d’un jeune clerc Léon qu’elle retrouve chaque semaine à Rouen, elle s’endette auprès d’un marchand de nouveautés. Elle finira par s’empoisonner pour échapper à une situation sans issue sur le plan sentimental et financier. Ruiné, désespéré, son mari meurt peu de temps après.

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Le passage qui suit nous donne un aperçu du caractère d’Emma. Et nous décrit un monde dans lequel elle est brusquement projetée. Un monde qu’elle idéalise bien entendu.

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Extrait n° 6 « Le bal » extrait de Madame Bovary

Après le souper, où il y eut beaucoup de vins d'Espagne et de vins du Rhin, des potages à la bisque et au lait d'amandes, des puddings à la Trafalgar et toutes sortes de viandes froides avec des gelées alentour qui tremblaient dans les plats, les voitures, les unes après les autres, commencèrent à s'en aller. En écartant du coin le rideau de mousseline, on voyait glisser dans l'ombre la lumière de leurs lanternes. Les banquettes s'éclaircirent ; quelques joueurs restaient encore ; les musiciens rafraîchissaient, sur leur langue, le bout de leurs doigts ; Charles dormait à demi, le dos appuyé contre une porte.
      À trois heures du matin, le cotillon commença. Emma ne savait pas valser. Tout le monde valsait, mademoiselle d'Andervilliers elle-même et la marquise ; il n'y avait plus que les hôtes du château, une douzaine de personnes à peu près. Cependant, un des valseurs, qu'on appelait familièrement vicomte, et dont le gilet très ouvert semblait moulé sur la poitrine, vint une seconde fois encore inviter madame Bovary, l'assurant qu'il la guiderait et qu'elle s'en tirerait bien.
      Ils commencèrent lentement, puis allèrent plus vite. Ils tournaient : tout tournait autour d'eux, les lampes, les meubles, les lambris, et le parquet, comme un disque sur un pivot. En passant auprès des portes, la robe d'Emma, par le bas, s'ériflait au pantalon ; leurs jambes entraient l'une dans l'autre ; il baissait ses regards vers elle, elle levait les siens vers lui ; une torpeur la prenait, elle s'arrêta. Ils repartirent ; et, d'un mouvement plus rapide, le vicomte, l'entraînant, disparut avec elle jusqu'au bout de la galerie, où, haletante, elle faillit tomber, et, un instant, s'appuya la tête sur sa poitrine. Et puis, tournant toujours, mais plus doucement, il la reconduisit à sa place ; elle se renversa contre la muraille et mit la main devant ses yeux.
 Quand elle les rouvrit, au milieu du salon, une dame assise sur un tabouret avait devant elle trois valseurs agenouillés. Elle choisit le Vicomte, et le violon recommença.

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Texte n° 7 Lettre à Louise Collet du 2/12/1846 extrait

« Je suis né ennuyé ; c’est la lèpre qui me ronge. Je m’ennuie de la vie, de moi, des autres, de tout. A force de volonté, j’ai fini par prendre l’habitude du travail : mais quand je l’ai interrompu, tout mon embêtement revient à fleur d’eau, comme une charogne boursouflée étalant son ventre vert et empestant l’air qu’on respire »

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Texte n° 8 correspondance

« J’ignore quels étaient les rêves des collégiens, mais les nôtres étaient superbes d’extravagance – expansions dernière du romantisme arrivant jusqu’à nous, et qui, comprimés par me milieu provincial, faisaient dans nos cervelles d’étranges bouillonnements. »

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Texte n° 9 Lettre à sa sœur après sa rencontre avec Victor Hugo.   extrait

« J’ai pris plaisir à le contempler de près. Je l’ai regardé avec étonnement comme une cassette dans laquelle il y aurait des millions et des diamants royaux. » Cette admiration fut durable, lorsque Hugo était exilé à Guernesey, après le coup d’état de Napoléon III, c’est Flaubert qui se charge de l’acheminement clandestin de son courrier. Et en 1862, il va jusqu’à retarder la publication de Salambô pour ne pas se trouver en concurrence avec « Les Misérables » «  Il y a des gens devant lesquels on doit s’incliner et leur dire : »Après vous, monsieur » Victor Hugo est de ceux-là.»

Texte n° 10       Salambô   Résumé

Fille d’Hamilcar et servante de la déesse Tanit, Salambô donne son nom au roman, et il s’agit bien pour Flaubert de raconter l’amour brut qui l’attache à Mâtho, le chef des mercenaires employés par Carthage dans sa guerre contre les Romains. Le destin des deux héros est pris dans le tumulte de batailles et de cruautés auquel donne lieu, près de trois cents ans avant Jésus-Christ, la révolte des mercenaires au retour du combat. Six ans après la parution de Madame Bovary, le deuxième roman de Flaubert, très attendu, suscita pourtant des réactions contradictoires : beaucoup le jugèrent incompréhensible, lesté d’une érudition historique excessive, et finalement ennuyeux ; d’autres au contraire s’enthousiasmèrent pour son originalité profonde et sa puissance d’évocation. Ce que Salambô pouvait alors offrir d’étrange ne s’est pas effacé, mais l’évidence, s’est imposée d’une beauté jusqu’alors inédite en littérature – la beauté d’une fable où la violence de l’Histoire se trouve somptueusement mise en scène.

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Texte n° 11 Extrait d’un article de George Sand paru dans la presse.

« J’aime Salambô. La forme de Flaubert est aussi belle, aussi frappante, aussi concise, aussi grandiose dans sa prose française que n’importe quels beaux vers connus en quelque langue que ce soit… »

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Texte n° 12 «  Un cœur simple. » Résumé

Servante modèle, Félicité est entrée au service de Mme Aubain à l'âge de 18 ans suite à une déception amoureuse - l'homme qu'elle aimait s'est marié avec une vieille femme pour échapper à la conscription -. 
 Félicité s'occupe des enfants de Mme Aubain, Paul et Virginie, âgés de sept et quatre ans. Cependant, Paul va quitter la maison pour suivre des études au collège de Caen. La servante va souffrir de ce départ puis se trouve consolée par une nouvelle distraction : le catéchisme quotidien de Virginie. A son tour, la fille de Mme Aubain part poursuivre son éducation chez les Ursulines à Honfleur. 
 Félicité va alors reporter son amour sur son neveu Victor qui s'engage pour un voyage au long cours dont il ne reviendra pas. Quelque temps après, Virginie meurt d'une fluxion de poitrine. Félicité, voue alors une immense tendresse à Loulou, un perroquet dont sa maîtresse lui a fait cadeau. Suite à une angine, la servante devient sourde; ainsi isolée du monde, elle ne perçoit plus que la voix de son perroquet quand un matin d'hiver elle le découvre mort. Sa douleur est tellement grande que suivant le conseil de Mme Aubain, Félicité le fait empailler. Après la mort de Mme Aubain, la pauvre servante reste dans la maison invendue qui se dégrade peu à peu. Ayant contracté une pneumonie, Félicité ne vit plus que dans l'unique souci des reposoirs de la fête-Dieu. Elle décide même d'offrir Loulou empaillé pour orner le reposoir situé dans la cour de la maison de Mme Aubain. Pendant que la procession parcourt la ville, Félicité agonise et dans une ultime vision, le Saint-Esprit lui apparaît sous l'aspect d'un gigantesque perroquet.

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Bonne lecture !